Au cinéma

Au cinéma : «Gatsby, le magnifique»

Le réalisateur de « Roméo + Juliette » et « Moulin Rouge » revient au cinéma avec un film aussi spectaculaire : « Gatsby, le magnifique ». Adaptation du roman éponyme de Francis Scott Fitzgerald, ce nouveau film réuni Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan et Tobey Maguire. Le film est en sélection officielle hors-compétition au 66ème Festival de Cannes et est, en plus, le film d’ouverture. « Gatsby, le magnifique » débarquait dans nos salles le 15 mai 2013.

Synopsis : Printemps 1922. Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges.

Après un « Australia » qui ne m’avait pas convaincu, loin de là, Baz Luhrmann revient avec « Gatsby, le magnifique », film où le visuel excelle ! Un générique en 2D apparaît pour laisser apparaître une profondeur qui nous entraîne dans la 3D et le lieu où se situe l’histoire. Ce que je m’apprête à écrire est une chose que j’écris que trop rarement : la 3D est utile, et est un véritable atout au film. En plus de créer une profondeur envoûtante, elle met en avant le visage des comédiens, nous livrant en pleine figure le superbe jeu de ces acteurs. L’univers du film est coloré et très pop, mettant en avant le côté bling-bling du film. À l’image des feux d’artifices des fêtes de Gatsby, on en prend pleins les yeux !

Tout ceci est accompagné de remix de titres de notre époque, qui sont utilisés avec parcimonie et intelligence. Au vu de la bande-annonce, j’avais peur que les musiques récentes ne soient qu’un effet commercial et seraient envoyées à tout bout de champ … j’avais tort. Lorsqu’elles sont présentes, les musiques ne sont ni trop fortes, ni présentes trop longtemps. On les entend juste assez afin d’avoir un contraste entre le son et l’image très sympa. De plus, les remix restent de qualité. Mon petit coup de cœur va à la reprise de « Back to Black » d’Amy Winehouse par Beyoncé et André 3000.

Mais le visuel, gros point fort de « Gatsby, le magnifique », est aussi sa limite. Le visuel ne fait pas tout et il manque une certaine profondeur dans le traitement des personnages qui est mise de côté par un visuel encombrant. J’aurais aimé que Baz Luhrmann se passionne un peu plus pour ses personnages et leur offre toute la profondeur qu’ils méritent. Baz Luhrmann en véritable artiste plastique livre un film magnifique mais qui manque de fond par moments … Par exemple, l’économie et la situation de ces « riches », élément majeur du film et sujet qui traverse les époques, aurait mérité qu’on s’y attarde plus.

Tobey Maguire interprète le narrateur de l’histoire, Nick Carraway. On le retrouve dans le rôle d’un jeune premier et, une nouvelle fois, il ne me convainc qu’à moitié en manquant de crédibilité dans certaines scènes. Carey Mulligan sublime l’écran. L’actrice découverte dans « Drive » ou « Shame » amène une nouvelle fois avec elle sa mélancolie et sa douceur. Joel Edgerton, Jason Clarke et Isla Fisher confirment leur excellent potentiel d’acteur. Mais malheureusement, toutes ces performances sont effacées par une autre beaucoup plus forte et marquante, qu’un seul homme était capable de réaliser.

Leonardo DiCaprio est l’homme de ce film : son centre, son but et son pilier. Ce n’est qu’après trente minutes de film que Gatsby apparaît à l’écran sous des feux d’artifices, un verre de champagne à la main. L’acteur livre une performance des plus exceptionnelles, forçant l’admiration. Leonardo DiCaprio interprète un Gatsby très formel en public, pour livrer une toute autre personne dans le privé où la colère et la passion prennent littéralement vie sur son visage. Tout le film repose sur ses épaules, si bien que, j’en suis sûr, « Gatsby, le magnifique » restera dans les mémoires comme un film de Leonardo DiCaprio et non comme un de Baz Luhrmann.

Baz Luhrmann adapte avec brio le roman de Francis Scott Fitzgerald. Une bonne adaptation, pour moi, réside dans le fait de savoir respecter l’œuvre originelle et de se l’approprier : chose qui est réussie avec « Gatsby, le magnifique ». Les deux heures et vingt minutes de film passent assez vite malgré quelques longueurs … On ressort du film par le même moyen qui nous y a fait rentrer, et l’on découvre le générique de fin. La 3D disparaît afin de rendre la place à la 2D. Nous sommes sortis de cette fresque humaine sur fond d’économie, de people et de musique qui swing sur des airs de pop. Envoûtant.

« Gatsby, le magnifique » est un film visuellement époustouflant. Même si l’histoire n’a pas le traitement qu’elle mérite, la performance de Leonardo DiCaprio compense (largement) ce manque. Messieurs les Académiciens, ouvrez les yeux !

Gatsby Le Magnifique - Affiche

Gatsby, le magnifique. De Baz Luhrmann. Avec Leonardo Dicaprio, Cary Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton, Jason Clarke, Isla Fisher, …

Sortie le 15 mai 2013.

9 réflexions sur “Au cinéma : «Gatsby, le magnifique»

  1. Je suis globalement d’accord avec ta review, bien écrite !

    Par contre je ne crois pas que c’était une période de crise : le film se déroule en 22, pendant les années folles, qui correspondent à une période de prospérité économique, c’est en 29 qu’il y a une crise (moment où Carraway raconte).

  2. Assez d’accord avec toi aussi, mais le plus plombant reste le manque réel d’enjeux, que l’on voit trop vite venir. Mais comme toi j’en suis ressortie soufflé par cet performance de DiCaprio

  3. Je suis assez d’accord avec ton point de vue , Gatsby est un beau film mais creux de l’intérieur, comme si le realisateur avait jugé suffisant le travail graphique pour compenser celui des acteurs.

    Un point cependant que j’aimerais ajouter : McGuire est un narrateur materialisé par le film et s gaucheries de ses interventions peuvent s’expliquer par le fait qu’il ait du mal à sauter le pas narrateur/acteur + accentuer la difference entre Gatsby et lui. Donc je trouve que dans son rôle , spiderman se depatouille pas si mal disons.

    NB: Tu n as pas totalement tort. les annees 20 furent celle de la Prohibition , gros manque a gagner pour l’Etat US mais gros benefice pour les vereux qui vendaient de l’alcool dont Gatsby est un exemple qui n’a pas trop dérivé.

    • J’admets que le film manque clairement de profondeur .. mais de là à dire qu’il est creux, je pense pas. C’est simple, « Gatsby, le magnifique » est un film purement Luhrmannien : une enveloppe envoûtante qui cache un manque de profondeur dans le scénario.

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